Paranoiak (Disturbia)
Sortie ce 22 août de Paranoiak (Disturbia).
Contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, tout n’est pas mauvais dans ce film, qui réussit, à entretenir un certain suspense, même si, comme quasiment toutes les productions hollywoodienne, il ne fait aucun doute, que les bons vont gagner à la fin. (Bon sang, comme j’aimerais de temps en temps que les méchants s’en sortent, mais il semble qu’Hollywood n’aie pas appris la leçon d’Usual Suspects et continue inlassablement à nous resservir la même soupe, les bons sont récompensés de leurs efforts et les méchants toujours punis (de préférence de façon violente)).
De ce point de vue, Disturbia ne fait pas exception à la règle, mais a au moins le mérite de nous offrir un arrière-plan et des motivations au héros.
Le film s’ouvre sur une scène paisible de partie de pêche entre un père et son fils, qui s’achève par la mort du père dans un accident de voiture lors de leur retour. Perturbé par cet accident, Kale (Shia LaBeouf) sombre dans une dépression adolescente qui culmine un an plus tard lorsqu’il se jette sur son professeur d’espagnol. Le professeur porte plainte, et notre héros se retrouve confiné chez lui, porteur d’un bracelet électronique qui l’empêche de s’éloigner de plus plus de 30 mètres des limites de sa maison.
Rapidement mort d’ennui, Kale, après avoir exploité toutes les possibilités qui s’offrent à un teenager coincé chez lui (pizza, internet, jeux vidéo, TV…) commence à se lancer dans le voyeurisme domestique, et muni de paires de jumelles entreprend d’observer son voisinage, surtout motivé par l’apparence de sa nouvelle voisine Ashley (Sarah Roemer) dont il finit par faire la connaissance et qui se prend à son tour au jeu. C’est alors qu’ils s’aperçoivent que le comportement de leur voisin, Mr. Turner (David Morse), est quelque peu étranges, et qu’il pourrait bien être un tueur en série…
Basé grosso-modo sur le même argument que Fenêtre sur Cour le film souffre, à mon sens de l’orientation teenager que lui ont donné les scénaristes, et la romance naissante entre Kale et Ashley n’est pas des plus convaincantes. En revanche, la montée du suspense est efficace, et les apparitions de l’élégant Mr Turner au sein même de la maison de Kale, en compagnie de sa mère (Carrie-anne Moss, cantonnée ici à un rôletrès secondaire), sans qu’on sache s’il soupçonne déjà le jeune homme de l’espionner sont des plus inquiétantes.
D.J. Caruso dont le nom vous dira surement quelque chose si vous avez suivi « The Shield » à la TV dans la mesure où il en est un des réalisateurs principaux, filme l’histoire sinon avec inspiration, du moins avec compétence.
L’un dans l’autre, dans la misère estivale qui sévit, Paranoiak est un bon petit polar sans prétention qui vous tiendra (un peu) en haleine, sans trop vous surprendre. Si vous avez deux heures à perdre, vous pourriez faire pire que d’aller le voir.
(Mais sinon aujourd’hui il y a Boarding Gate, d’Olivier Assayas qui sort aussi. Je ne l’ai pas vu, donc pas d’avis pour le moment, et malgré qu’on m’en ait dit un peu de mal, je suis toujours tenté, j’ai un faible pour les films d’Assayas)