La roue du temps s’est arrêtée.
On ne peut pas dire que ce soit une nouvelle fraîche, mais je ne l’ai apprise qu’hier en surfant à la recherche de tout autre chose (des informations sur TOR, the onion router, recherche qui m’a sorti le site de TOR books au passage), Mais voilà, Robert Jordan est mort.
Pour pas mal d’entre vous, je suppose que ça ne signifie pas grand chose, mais chez les lecteurs de fantasy, et particulièrement ceux qui suivaient la série « The Wheel of Time », c’est une nouvelle dévastatrice.
The Wheel of Time, c’est 11 tomes (en anglais, la traduction chez Rivages est découpée en deux tomes par tome d’origine) à ce jour d’environ 1200 pages chacun, d’une histoire aux ramifications particulièrement complexes, avec des douzaines de personnages, des intrigues secondaires, des convergences, parfois sur plusieurs tomes, et un rythme de publication suffisamment espacé pour qu’il soit nécessaire de tout reprendre du début lors de la parution d’un nouvel opus.
Pour un lecteur, même boulimique, The Wheel of time, ce sont des dizaines d’heures émerveillées, à tourner les pages en se demandant ce qui pourrait bien encore se passer. Je sais que la comparaison est galvaudée, mais sérieusement, je n’ai rien lu d’aussi riche dans le domaine de la fantasy depuis Tolkien (et de la fantasy, j’en ai lu pas mal, merci :)).
Et donc, j’y ai passé des heures, guettant la parution du prochain, du moins jusqu’au dixième tome, un peu lassé de reprendre l’histoire en son entier à chaque fois, et songeant que j’allais attendre la parution du dernier épisode pour enfin tout relire de bout en bout.
Seulement maintenant, on ne connaîtra jamais le fin mot de l’histoire, à moins que TOR, l’éditeur de Jordan, ne cède à la pression des fans et ne fasse rédiger par un quelconque tâcheron un dernier roman à partir des notes que celui-ci pourrait avoir laissées.
Ça pourrait apporter un sentiment de conclusion, mais c’est un peu comme le dernier film de Kubrick, monté par un autre, on veut le voir, mais ça laisse tout de même un sentiment d’inachevé, voire de trahison de l’oeuvre.
Quoi qu’il en soit, Robert Jordan a tenu au moins une promesse, celle d’écrire jusqu’à ce qu’on cloue son cercueil.
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