Poussières
Depuis les élections, j’ai assité, écoeuré à la grande braderie des barons du PS. Notre roi président a très bien mené sa barque, tel un fameux parrain de cinéma, il à fait à ces messieurs dames des offres qu’ils « ne pourraient pas refuser ».
Oh, refuser, ils auraient pu dans le fond, ça ne leur aurait pas couté grand-chose de préserver leur intégrité : un peu de traversée du désert, un peu moins d’attention médiatique, se retrouver dans l’opposition. Ah bien sûr les offres en face étaient prestigieuses, et souvent suffisamment bien emballées pour que ces messieurs préservent sinon leur dignité, du moins l’apparence de celle-ci.
Le fait demeure : les ténors du PS se sont vendus, les uns après les autres à la majorité nouvellement élue, à grand renfort d’un battage médiatique joyeusement orchestré par l’Élysée pour bien finir de dégouter l’électorat de gauche et lui mettre le nez quelques centimètres plus bas que terre.
Dans le fond, est-ce si surprenant ? Le politique, par essence est un animal opportuniste, et rares sont ceux qui après des années passées au pouvoir, ou dans ses contre-allées, qui conservent ne serait-ce qu’un fond de leur idéalisme du départ (car je veux croire, peut-être naïvement, qu’on n’entre pas en politique par désir d’acquérir position, influence, reconnaissance médiatique et couvertures de Gala, c’est l’habitude, les magouilles, les tractations d’arrière-chambre qui usent et désabusent).
Et pourtant, je garde un fond d’optimisme dans cette histoire. Les rats ont quitté un navire malmené par peur du naufrage, tant mieux, il n’en est que plus léger. Peut-être que ceux qui ont eu le courage d’y rester pour tenter de le maintenir à flot auront la tâche plus facile, maintenant qu’ils ne doivent plus composer avec ces masses grouillantes d’intérêts personnels.
Je ne me fait pas d’illusion, la renaissance de la gauche ça n’est pas pour demain. Même aidés par les excès du roi président et de la reine sa femme il faudra du temps avant que la confiance revienne, que les projets deviennent cohérents et que Sarkoland redevienne autre chose. Et ça se fera probablement après que les hyènes aient fini de se battre pour emporter un morceau de la charogne, ce qui reste d’un espoir. Là encore, tant mieux, place nette, et nouveau départ, ce ne serait pas plus mal.
En attendant, je ronge mon frein, je fais le gros dos et j’attends des lendemains meilleurs.