Je me suis converti
Pas au bouddhisme, ni au catholicisme, encore moins à l’islam ou au judaïsme, ni même, encore que la notion d’être un aimable zozo taré de soucoupes volantes puisse être séduisante, au raélisme. Nan, je me suis converti au pass Navigo.
Bon pas n’importe lequel, l’anonyme, le dit «Découverte », celui qu’on peut payer en liquide, sans laisser son nom ni la taille de sa bite (ou celle de ses bonnets pour les dames). Celui qui fait que mes déplacements, mêmes s’ils sont tracés (du moins ceux de la puce RDIF) ne sont pas nominativement reliés à mon identité. Celui qui n’est pas remplacé en cas de perte (super avantage, depuis que j’habite Paris, s’il y a UN truc que je n’ai pas paumé c’est ma carte orange…).
Pour les néophytes, les béotiens et les habitants de Brives-La-Gaillarde, la chose se présente comme une carte orange, tu colles ta photo, t’inscris ton nom (au stylo-bille hein surtout des fois qu’un indélicat te la pique, pas de bol je n’ai que des crayons), et tu n’oublie pas de recharger au mois (comme la carte orange en somme), en payant en liquide au guichet (parce que si tu paies en carte, évidemment tu perds l’avantage de l’anonymat) et t’as même une petite case pour mettre ton adresse en cas de perte.
Mauvais esprit, comme d’habitude, dans la case nom prénom j’ai inscrit « Pourquoi faire » et dans celle de l’adresse en cas de perte « T’as gagné jusqu’à la fin du mois en transports gratos ». Parce que je n’imagine pas que si un clampin trouvait aujourd’hui ma carte orange il me la ramène, pourquoi en irait-il autrement avec le Navigo. Et pour la photo, comme je suis en rade d’encre noire sur mon imprimante, je l’ai imprimée dans les ton bleutés (cf l’illustration).
L’anonymat coute quand même 5 euros (mais une seule fois, les rechargements, eux, sont au prix normal), la paix de l’âme est à ce prix. Au moins ai-je l’assurance que mes déplacements ne seront pas tracés (pour les rafles éventuelles, malheureusement je suppose que je suis prioritaire, un anonyme, ça se contrôle forcément).
Allez hop, tous avec moi : « j’emmerde les gendarmes, et la maréchaussée »