La politique de la réaction.
Je n’ai pas trop suivi l’actu ces temps derniers, mais le bruit de fond des médias n’est jamais bien loin, et je n’ai pu manquer d’entendre parler de cette affaire de kidnapping et de viol d’un enfant de cinq ans. Crime odieux, indignation et barouf médiatique habituel pour ce genre de fait divers, jusque là, rien que de très normal, surtout l’été, où les journaux n’ont pas grand chose à se mettre sous la dent et où il devient facile de monter en épingle la moindre histoire un tant soit peu vendeuse (qu’on vienne une seconde me dire que le crime pédophilique ne fait pas vendre du papier et de la pub à la TV….).
Rien qui vaille cependant la peine qu’on s’y arrête plus d’une minute, histoire de déplorer le sort du gamin, l’angoisse des parents et de cracher sur le criminel. Du moins jusqu’a cette manchette du Figaro d’hier, aperçue par hasard dans la rue sur les mesures gouvernementales adoptées pour lutter contre la pédophilie.
Et là, je me marre… Ou je pleure, c’est selon. Pas tant sur le fait qu’on veuille adopter des mesures pour circonvenir tel ou tel crime, mais sur le fait que leur annonce provient directement de la pression médiatique à la suite d’un fait divers.
Sommes nous tombés si bas que les édiles qui gèrent nos destinées ne soient plus capables que de nous pondre des lois en réaction à l’indignation populaire ? Ce genre de mesure, concoctée dans l’urgence, sans la moindre réflexion à long ou même à moyen terme sur leur efficacité, juste calculée pour leur effet d’annonce a-t-elle le moindre sens ? (sans compter les possibilités qu’elles interfèrent avec des mesures déjà en place, créant un foutoir judiciaire de plus).
De plus en plus, depuis quelques années (pour une fois je ne met pas que le gouvernement de Sarkozy en cause), c’est la façon dont le gouvernement se comporte pour légiférer. (Il y a quelques mois, un récidiviste récidive, mesure contre la récidive (tiens elles ont pas empêché le pédophile de récidiver), et d’autres à l’avenant).
Pour ma part, ça m’inquiète. Un gouvernement responsable devrait pouvoir se détacher de ce genre de pression, et prendre le temps de la réflexion avant de se lancer dans une législation dont ils ne mesurent ni les effets, ni le coût, ni l’efficacité, juste pour donner l’impression qu’« ils font quelque chose »